Levez la main si vous avez entendu les mots fif, tapette, homo dans la dernière semaine… Maintenant, levez la main s’il vous arrive de prononcer ces mots… Les utilisez-vous pour « rire », sans vraiment penser aux conséquences? Les utilisez-vous pour parler des personnes LGBTQ2+ avec conscience de dénigrement?
En réalité, la plupart des gens n’ont pas l’intention d’être homophobes ou transphobes et ne considèrent pas qu’ils ont des préjugés. Et pourtant, n’importe qui peut être à l’origine de ces microagressions.
Les microagressions sont les rencontres quotidiennes de discrimination subtile que les personnes de divers groupes marginalisés subissent tout au long de leur vie (Sue et al., 2007). Certaines microagressions sont inconscientes (c’est-à-dire que la personne ne sait même pas qu’elle a fait quelque chose) tandis que certaines microagressions peuvent être involontaires (c’est-à-dire que la personne peut être consciente de ses actions, mais peut ne pas réaliser l’impact négatif qu’elles peuvent avoir sur les gens).
En voici des exemples :
- Dire à quelqu’un « Tu n’es pas comme les autres gais », ce qui revient à dire que toutes les personnes gais se ressemblent.
- Utiliser le mauvais pronom personnel pour une personne transgenre, comme si notre perception du genre de cette personne était plus claire que la sienne (mégenrage).
- Utiliser l’expression « Tu es bien fif » pour désigner une personne jugée maniérée, faible ou méprisable, sans égard à son orientation sexuelle.
- Demander à une personne transgenre de vous montrer sa photo « avant » sa transformation en vous sentant autorisée ou autorisé ou à l’aise d’objectiver le corps d’une personne (Déni d’intimité corporelle). Imaginez si quelqu’un vous posait des questions invasives sur vos organes génitaux. Que ressentiriez-vous? Dans un même ordre d’idée, poser des questions à propos de l’ancien prénom d’une personne transgenre est tout aussi intrusif et vexatoire.
Toutes ces microagressions ont un impact significatif sur la vie des gens. En effet, de nombreuses études ont montré que plus les gens subissent des microagressions, plus ils sont susceptibles de signaler des symptômes de dépression, de détresse psychologique et même des problèmes de santé physique. (Nadal, Wong et al., 2011).
Que puis-je faire pour lutter contre la discrimination envers les personnes issues de la communauté LGBTQ2+?
- Être ouverte ou ouvert au débat sur vos propres attitudes/biais et la manière dont ceux-ci peuvent blesser les autres ou révéler des biais de votre part.
- Être une alliée ou un allié en étant personnellement contre les formes de biais et de discrimination.
- Éduquer et sensibiliser votre famille ou vos amis qui expriment des croyances empreintes de préjugés.
- Cesser de banaliser ou d’excuser les propos et les blagues homophobes et transphobes.
- Intervenir lors de propos ou actes homophobes et transphobes (mais seulement si c’est sécuritaire de le faire).
Si vous êtes victime ou témoin d’un acte homophobe ou transphobe, vous pouvez d’abord en parler à une personne de confiance ou vous adresser aux ressources d’aide ci-dessous.
Ressources d’aide à l’ÉTS :
Service à la vie étudiante
514 396-8942
sve@etsmtl.ca
Bureau du respect de la personne
514 396-8800, poste 7050
brp@etsmtl.ca
Ressources externes spécialisées :
Interligne
Interligne (anciennement connu sous le nom de Gai écoute) est un service d’écoute et d’aide téléphonique gratuit et confidentiel. L’organisme offre aussi de l’aide par courriel, des sessions de clavardage ainsi qu’un répertoire de ressources en ligne. Il a mis sur pied la plateforme Alix, par laquelle les personnes victimes ou témoins d’actes homophobes peuvent faire une déclaration anonyme et confidentielle en ligne. Interligne a également lancé une Clinique juridique téléphonique à l’intention des personnes de la diversité sexuelle et de genre.
AlterHéros
AlterHéros offre de l’aide et du soutien sur Internet. Son site Parles-en aux experts se consacre à la démystification des orientations sexuelles et des identités de genre.
Centre de solidarité lesbienne
Le Centre de solidarité lesbienne offre un groupe de soutien pour les lesbiennes victimes de violence conjugale, des ateliers sur la santé et sur les réalités des lesbiennes ainsi qu’un centre de documentation.
Aide aux trans du Québec (ATQ)
L’ATQ offre un service d’écoute et d’aide par téléphone et par courriel et un groupe de soutien pour les personnes transsexuelles.
Références :
Kevin L. Nadal, Ph. D. (Professeur agrégé de psychologie, John Jay College of Criminal Justice – City University of New York) 2014 Arrêtez de dire « C’est tellement gay! » : 6 types de micro-agressions qui nuisent aux personnes LGBTQ.
Nadal, KL, Wong, Y., Issa, M., Meterko, V., Leon, J., & Wideman, M. (2011). Microagressions liées à l’orientation sexuelle : processus et mécanismes d’adaptation pour les personnes lesbiennes, gays et bisexuelles. Journal of LGBT Issues in Counseling, 5 (1), 21-46 .
Sue, DW, Capodilupo, CM, Turin, GC, Bucceri, JM, Holder, AM, Nadal, KL, & Esquilin, ME (2007). Microagressions raciales dans la vie quotidienne : implications pour le conseil. Le psychologue américain, 62 (4), 271-286 .